L’alimentation apporte à notre corps l’énergie dont il a besoin pour vivre. La dénutrition survient chez une personne lorsqu’elle manque de ce qui est vital pour son organisme (calories, protéines). Cela peut être parce qu’elle ne mange pas assez, ou parce que son corps n’assimile pas bien ce qu’elle mange. Cette pathologie est le plus souvent liée à une perte d’appétit. Le symptôme de la dénutrition est l’amaigrissement, principalement au détriment du muscle. Près de 3 millions de Français sont touchés par la dénutrition, parmi lesquels au moins un tiers a plus de 70 ans (HAS, 2021, Diagnostiquer plus précocement la dénutrition chez la personne âgée de 70 ans et plus ).
Quels sont les signes de la dénutrition ?
Trois signes à surveiller :
- Une perte de poids de 2 kilos en un mois ou de 4 kilos au cours des 6 derniers mois.
- Un indice de masse corporelle (IMC) inférieur ou égal à 18. C'est un critère clinique pour diagnostiquer une dénutrition.
- Il est possible de s'aider du mini-outil d'évaluation nutritionnelle Self-MNA. Ce questionnaire simple est utilisable par les adultes de 65 ans et plus. Validé scientifiquement, il indique le risque de dénutrition d’une personne.
Les personnes âgées institutionnalisées sont à risque de dénutrition
Risque de carence en protéines
Il y a deux raisons à cela :
- En institution, il peut être difficile pour les personnes âgées d’exprimer leur faim ou de pouvoir manger ce qu’elles aiment.
- Elles peuvent présenter par une mastication ou une déglutition lente. Cela rend la prise alimentaire difficile.
Risque de déficit en vitamine D
Deux causes émergent :
- Un apport insuffisant en vitamine D via l'alimentation (poissons gras, œufs, produits laitiers).
- Une exposition insuffisante au soleil, car les rayonnements du soleil permettent à notre peau de produire de la vitamine D.
Quelles sont les conséquences d’une dénutrition pour une personne âgée ?
- Une augmentation du risque d’infection, car les capacités de défense de l’organisme (l’immunité) baissent.
- L’affaiblissement physique avec une perte musculaire : chutes, fractures.
- Des difficultés relationnelles et un risque de dépression.
- L’aggravation des maladies chroniques.
Il faut dépister la dénutrition dès les premiers signes d’alerte, pour ne pas rentrer dans la spirale de la dénutrition. La spirale de la dénutrition correspond à une aggravation de l'état général d'une personne causée par la dénutrition. Les réserves de l'organisme s'épuisent, et le pronostic vital de la personne peut-être engagé.
Prévenir la dénutrition
- S'alimenter correctement : prendre 3 repas par jour, même s’ils sont légers. Suivre les repères alimentaires du Plan National Nutrition Santé (PNNS 4).
- Baisse d’appétit à table, baisse de moral : ce sont des signaux d’alerte chez les personnes âgées.
- Pratiquer une activité régulière comme la marche, le jardinage, la promenade. Cela maintient la force musculaire, préserve l’autonomie, et stimule l’appétit.
- Enrichir son alimentation.
Surveiller son alimentation et les médicaments
- Certains régimes alimentaires provoquent des carences en vitamines, minéraux et protéines, voire des troubles plus graves. Pour être en bonne santé, une personne doit consommer au minimum 400 kcal/jour.
- On ne peut pas s’alimenter uniquement avec des fruits, notamment en raison du déficit en protéines que cela engendre. Il ne faut pas hésiter à demander conseil à un professionnel de la nutrition ou à son médecin traitant.
- Les médicaments suivants : digoxine, agonistes des récepteurs GLP-1 (Sémaglutide...), diminuent l’appétit. Il est important de veiller aux effets secondaires des médicaments.
Chez les personnes âgées, la polymédication (prise de plusieurs médicaments) est associée à la dénutrition. Des chercheurs finlandais ont montré que 50 % des personnes prenant 10 médicaments ou plus étaient dénutries ou à risque de dénutrition (Jyrkkä J et al., Pharmacoepidemiol Drug Saf, 2010).